⏏ Ultra nu en vos bleus
Synopsis : c'est un poème qui s'inscrit dans mon parcours de masseur en Massage-Français à Paris et l'évocation de ces moments, rares, lourds des muscs infernaux où l'homme se fait glisseur de chair.
Écrivain public en massage sur papier de vous
Je vous ai bien souvent écrit de mes encriers d'huiles sans même que vous n'en sachiez rien
Et seuls et nus vous étiez
Et seuls et nus vous vous vouliez
Tous allongés comme ces figurines inertes dans une collection privée
Ultra nu en vos bleus
Imperceptiblement offerts à qui s’emparerait de vous
Vous la sentiez mon ombre n'est-ce pas ?
Cette nuit incertaine d'hommes gelés qui suit nos vies
Cette bise stannifère d’une bien douloureuse histoire, hurleuse des charmes de ceux qui n’adviennent jamais ?
Je l’enroulais tout au-dessus de vous
La procréais en nuit féroce
Comme le voile de vos oignions noirs et tétons roses
Puis je l’effaçais comme on un brise un sceau
Je finissais ce qui devait être rompu
Et vous, las de ces fins
Renonciez à vos projets de candeur éternelle
Vous vous souleviez de vos cairnes
L’obsidienne partout et la cornaline menue
Toujours dans son manteau défait
Mouillée d’orages
Ou d’oranges si beaux sur vos glands retroussés
Confits et sombrement rouges et mangés en cabochons des vérités pesantes comme des crânes d’agates posés dedans l'ossuaires intimes, le poil semblable à ces suaires effilochés sur des catacombes closes, des loculus ouverts sur des cercueils vides
je parle de ce que je sais de vous, mais je n’en ramassais jamais que vos orles de peau ourlées par de sombres retours
Comment aurais-je pu enfermer baisés en lune, y poser le griffon de mes origines, ce rustre manège aux outres comblées de terre
Je devais donc vous masser en triste manière
Massé plus sublimement que personne jamais ne vous re-massera
Parce que lorsque vos Êtres s’effacent de mes horizons vides
Vous me laissez plus chargé qu’une africaine
des colliers de vos élégances, des grigris de vos aisselles, des rognures d’ongles carbonisées tous en tas rassemblés sur vos pubis éparts, abandonnée à ses voix de bantous
Alors bien sûr que parfois il m’arriva de basculer dans vos automnes
de combler dans votre bouche la place qui manquait dans la mienne
de respirer vos neiges fromagères encloses dans vos plis de romains à la vertu soudoyée, voluptueuse cisel pendulaire
de laisser couler sur vous mes urines comme les sucs d’un soleil rendu terrible par la mort
de rompre à la décence et de vous sentir m’amener tout seul le bran de vos tarières lorsque mes doigts fouillaient lubriques vos pépins de craies noires et que cédait ce bien mauvais œil sous les incantations chambrières de mon pousseur d’oncolithes
Puis vous vous balancez pareil à des déments exorcisés, perclus et reptile d’aventure comme enfermés dans le livres d’un voyageur exsangue
Ecrits et lu par le poète queer ©Alain Cabello-Mosnier {acm} (poète gay & masseur à Paris) ⚣
jeudi 19 octobre 2017
Paris
Historicité : ce sera le premier poème à aborder la sexualité en massage que je de tout temps soigneusement tenue à l'écart de ma pratique à part avec certaines bêtes qui m'atteignirent jusque dans ma réserve.
Note de proximité poétique : 17/20
Il s'agit d'une note subjective que je m’octroie.