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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
21 novembre 2017

Le nanti de ses a priori

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C'est en passant mon bras à travers la palissade que je parvins à attraper sa queue et à la-lui masturber jusqu'au désastre des origines, lui hurlant ses dépits et moi le dépossédant de cet aveux contrarié, mes mains étaient celles d'un homme lorsque ces soubresauts restaient ceux d'une bête.

Il était venu s'adosser là en toute connaissance de cause, valétudinaire dans son tourment il tournait le dos comme s'il ne voulait pas voir l’inéluctabilité qui devait l'enserrer et le détruire jusque dans sa volonté, puis il repartirait nanti de ses a priori dans cette campagne américaine dans laquelle ne rien dire vaut mieux pour avoir à se servir de ses ruts à convenance, et ne jamais avoir à regarder de travers les transversales de comptoirs.

Quand la sexualité n’est plus qu’un symptôme de nos renoncements alors il vaut mieux que ta bouche n’ait pas à commenter ce que fait ton cul. Ces deux-là ne s’entendront jamais par principe. Ce que le sphincter de la bouche avale, le sphincter de l’anus se doit de le rejeter, ça c'est le deal de la physiologie et quand un des deux s’avise à se faire remplir par ce que la culture te dit ne jamais vouloir y voir entrer, alors tu fais condamner par la première ce que la seconde se laisse bringuebaler en dedans comme une dent qui se déchausse.

Comment le sexe à-t-il put devenir une faute ?

Comment en est-on arrivé là ? Le choix de ce que tu avales comme roustons doit dépendre des autres, de l’assentiment social scandé par leur rythme.

L’homosexualité est le racisme ultime de la réserve offert à un idéal du foutre, le rêve au masculin de pouvoir se passer des femmes et de le faire. Si le sexe est une tornade, l'homosexualité en est l'oeil.
Tout-à-coup, vous vivez dans un monde sauvage dans lequel les femmes ne sont plus qu’une communauté faite de cataractes, des Amazones de l’autre sexe, celui qu’on ne connaît pas.

Vous, vous ne vivez que parmi les fougères masculines, vous en mangez les racines, vous en respirez les nuits et les terres, les feux et les cauchemars, vous chassez les bêtes sauvages dans votre propre espèce et lorsque vous l’avez isolé, vous vous acharnez dessus dans un bain de sans, les sans-elles, plus rien pour vous retenir du carnage, le sanguins au meurtre enflé, le ventre tendu comme un bouclier de peau, lance-pierre de fesses, maussades gisants et imparables. Glisser, gindre, l’insulte aux lèvres et le pessaire livide, de rongées carnassières, le menton bleu, le cri rauque, l’aisselle dure et tout ça lutte, tout ça génère, s’infecte à l’orée des distances. L’homosexualité est une crevure d’horizon, un instable Verseau versatile et ombrageux. Le but est la dépouille et qu’elle le soit dans l’indifférence, dans le mépris de celui qui se rhabille, toute couille vide n’est l’est jamais que pour la journée, demain sera un autre jour, sera un autre rut, d’autres appels anarchiques foisons où tu oublis ce que tu veux être passé y enterrer. Toute queue est un cadavre, un macchabée des désordres qui vient de lui-même disparaître dans le trou qu’il veut creuser de ses doigts, de sa langue, il y glisse son mort, y abandonne sa souffrance et repart contrit et évident. Il est à l’échelle le bougre, il est à la corde, il est au gibet, il se fait jugement caduc. C’est le seul condamné à mort qui s’exécute de lui-même. La main au panier et la tête qui y roule dedans comme quand le prévenu de ses entre-cuisse est poussé de force dans l’anneau de la guillotine, le baise-mort, ce tiroir d’infamie, le patibulaire rejoint la mort dans la merde, la merde dans la mort.

La merde comme un essentiel, comme une vertu soudoyée, pervertie par l’érosion de ces topographies.

La femme, ce prétexte des gloires qu’on agite comme Ulysse comme cette grand-voile des clameurs vociférées mais, le mâle criminel du marin finit toujours par se raccrocher au tourmentin tourmenté et tourmenteur de nos tempêtes endogées captif de ce parallèle géographique. Chaque mec est le skipper de l’autre, chaque sexe se dresse comme un sextant vivant duquel tu t’approches pour lire dans l’espace de ces limbes gradués par le chiffrement mobile des scrotums, l’instrument de navigation devenant l’instrument des divagations. Non, les sirènes ne venaient pas de la mer, se boucher les oreilles n’empêchait pas de voir, n’empêchait pas de désirer ces queues orphelines. Ondin n’était pas ondines, bossu crépon, terreurs scandinaves aux soubresauts défaits, oblitérées par la folie de ceux qui restent passagers en leur corps, parfois habités par un autre. Attachés aux mats, les mains refermées comme les yeux pour ne pas voir ce que la nuit savait accorder aux remords se commettait aux quinconces d’un arbitraire absolu, sa joue loin de la tienne et sa proue à tes antiennes, morflées et ridées, pueuses enchanteresses qu’on narguait le jour, qu’on épuisait la nuit, cette voleuse des vérités qui ne peut contredire ce que la bouche a fait alors que c’est elle qui parle, jamais nos mots ne pourraient s’ourdir de l’exigence d’oubli et de ces rappels nocturnes. La nuit ce souvient de ce que le jour veut oublier, oublier le temps d’un court passage de soleil pour mieux se le rappeler aux yeux des loups. Les lapins portent malheur sur un bateau mais pas la pine, pas l’orage supplicié, il suffit juste d’attendre que ça se passe quand ça se passe. La honte que l’on ressent n’est qu’un cafard que le talon du tabou écrase mais ne s’extermine pas. L’orgie est un mal, mais la main délictueuse est un camphre pour ta petite poupée noire de celluloïd. Prêtée à de courtes affections, à des tandresses localisées, à des bouches nerveuses, couchée dans ce landau de rectum aux soies de carotides, aux jouets de coprolithes, tu la berces dans ces pulvérulences des nuits. “Dodo, l’enfant do, l’enfant dormira bien vite, dodo, l’enfant do, l’enfant dormira bientôt.” Tôt dans la mortelle engeance jusqu’à ce que l’étoile filante jaillisse d’un ventre tendu, traverse la chambre des alcalescences, somptuaire crachat de comète à la queue rayonnante qui dans la foulée s’éteint. Les slips sont blancs comme l’aube, comme une pêche à la lanterne, ils ré-enchaînent ces ressacs à l’urgent départ des oublis. Seul reste encore un intérieur de barque humide faite de chagrins radiaires, d’algues et d’iode. L’espoir y demeure crevé et le crevé sera le refuge d'un autre et encore d'un autre.

Han van der Mijn‎

Voilà, c’est ce que je voulais vous dire de mes interdits, de ces rancœurs altruistes au passage entre nos deux mondes, comme celui qui en 1961 fit de nous un “fléau social” avec l’alcoolisme, la toxicomanie et la tuberculose. Nous les contre-natures, les dégénérés, les malades mentaux, les pervertis, les déviants, les animaux, les détestés de dieu, tant d’index se dressèrent pour nous désigner, que ça fait de ces moralistes les montreurs d’ours de ceux qui les caressent, les font se lever, courir dans nos contrées velues. C’est tout cela que j’engage de notre histoire, l’homme baiseur l’homme prestement baisé pour lui et par lui, le préposé au soupèsement des baies outrancières, le chasseur-cueilleur des poisons matures, le ramasseur entomologiste qui fixe à ses feutrines par l'aiguille chatoyante et vicieuse qui s’offre en lune levée, l'abdomen retors, l’ocelle pourrie au tubercule de velours, la pomme de terre nouvelle à ses chaussettes trouées, que puis-je ne pas aimer de tout ceux-là ? Il serait plus rapide que je tente de définir ce que chez l’homme j’abhorre. Il faudrait que je soulève la pierre, regarde en dessous, compulse les haines, leurs ahurissements, la tendreté de leurs appelés. Il faudrait que je renonce et eux aussi, à chercher des noises au pieds du noisetier, qu’ils renoncent tout autant pour que ne plus les aimer deviennent une souffrance agile qui pourrait me poursuivre partout et m’ensevelir d'eux. Vivre c’est forcément aimer par le vulgaire ou par le nom, le cul ou l’amour.

AMOUR : les horaires de jour sont les erreurs de nuit.

Fuyez l'amour tant qu'il en est encore temps, vous méritez bien mieux que son indifférence future mais ne fuyez pas ses affres, ses pestilences fabuleuses au dégorgeoir épais. L’amour et ses corollaires poétiques, son romantisme de timidité là où le sans-façon sort l’organe à la demande. Vous imaginez si la verge gardait comme un fil gaillard l’ensemble des perles qu’au cours de sa vie elle se délecte à transpercer ? Quels colliers, quels lustres de pampilles néfastes pourrait-on suspendre à nos châteaux couverts par l’Aubusson de leurs crins, de leurs laines, le brin fortement noué par en-dessous, par le nœud gordien des couilles joueuses, et il y a toujours moins de nœuds de marine que de nœuds de marins défaits au bas-ventre. La héraldique de la pipe, le blason des fumeux caducées, les écoutilles à l’abcès constants, véreux, libératoires.

Vous les imaginez ces lustres suspendus à de la cendre, à des rosaces de stucs aux glaises d’arachides et dont la lumière ne viendrait jamais que de celle que l’on décalotte ? Que l’on branlerait pour plus de résultats funestes ! S’y allonger dessous comme pour y lire un livre affreux et mieux s’éclairer du forfait de ses attentes ?

Et puis en contre-bas il y a soi, cet ersatz de satisfactions diffuse et furieuse, l’horloge comtoise dressée comme dans une cours d’exécution de maison d’Arrêt, morne diseuse du temps séminal qui s’écoule, clepsydre masculines et ce trou creusé à même la chair pour mener à d’infernaux mécanismes que remontent doigts et toutes clés apotropaïques de nature prendre soin de lui.

Je suis sûr que le temps qui passe regarde un peu !

Comment une libération peut-elle être tout autant un enfermement ? Comment peut-on s’assujettir aux oignons des autres. Le faire est un égoïsme de passant que toute vie nous laisser expérimenter et toute mort nous fait oublier, l’écrire est un partage d’esthète, un relief de douceurs. Je veux laisser à la postérité mon amour pour vos indiscrétions de nus d'ateliers, d’atlantes blessés que ma bouche aura su tenir captifs assez longtemps pour que ces chagrins ne viennent pas des yeux. J’ai baisé vos sandales, le cuir de vos paupières, bu par tant de révoltes vos effets de voyageurs que je suis contraints de vous dire toute mon admiration, le chaton ardent et l'oeil crevé je ne pouvais mériter mieux que ces catacombes ouvertes pour y venir y enterrer chacune de mes petites morts de Poulbot récalcitrants.

 

Alain Cabello Mosnier

mardi 21 novembre 2017

 

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