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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
13 décembre 2017

Noir amant noirement

Ainsi à ce fameux Noël ai-je pu lécher les marrons glacés d'un amant noir offerts sur un plat d'entre-cuisses viennoises, lui et moi, argent et niellures...
Oui il venait de Vienne, en Autriche, que voulez-vous que j’y fasse, à Vienne aussi il y a des noirs et, des fameux.

_ Merci mais il ne fallait pas, en tout cas, ils me furent délicieux en bouche et nez, vous avez pour sûr la châtaigne lourde et durablement duveteuse.
_ Je vous en prie, je les avais spécialement boucané pour vous et mis en ballotin de terreur dans un Tergal d'épouvante.

A ton tour il s'empara de ma si courageuse pâte de fruit qu'il déballa de son petit papier couleur préputial libérant mes rouges les plus confus et la fit fondre tant est tant que jus en lui se répandit en d'atroces gourmandises friponnes jusqu'à l'oignon.

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Le creux des aisselles n’est pas vraiment creux, c'est une image, une image doublée d'un crime car personne n'est sans ignorer que ce creux d'aisselles crie
ce creux des sels coule, cru
ce creux décèle croix, craind d'écrin
crève et sa calebasse tambourine c’est ce qui les rendent chamaniques, rotures
Parfois, l'on pourrait avoir jurer y avoir vu nichée une chouette, comme un petit nez timide et reclus

Il pleut dehors, je l’entends, j’écoute ces trombes d'absolu

Le noir se fait dans notre chambre...

Le noir se fait branler dans notre chambre

Le noir tombe sur la ville et vil me tombe dessus comme arpège, il dégringole les escaliers de mes refus, enfonce la porte de mes NON et fait face à un OUI utérin honteusement malvenu. Il n’était désormais nu sur moi que parce que je puais le cul et ne m’en apercevais pas. Lui avait sentit l’odeur de la charogne et on est en sécurité nulle part

Je me dépêche dans les rues étroites de ses bras, remonte les avenues de ses cuisses et finis dans une impasse où depuis peu un homme devait avoir pissé tant on sentait son acescence et au bout de la ruelle, une poubelle noire et ronde en bloquait l’accès. C’est ici que je compris que je devais vivre à présent. En lécher le pavé de l’indistinction, aller chercher dans ses joints l'infect, le désanoblissement des causes. Aucun de ses granites ne me seraient épargnés parce que le refus n’est qu’une vengeance qui s’ignore dans cette énergie des estrans et que ne s’y ignore vraiment que l’amant qui se veut partout se respirer de l’autre

Noir amant si noirement
mélampyge et nuitamment
Écœure mes errements
Camarde de Magellan

 

_ Acceptes-tu d’avoir pour prison la puanteur de mon cul et de mes aisselles libellés pour tes amours ?

Que chaque cellule de mon épiderme soit celle dans laquelle tu rampes jusqu’à ce que la vie se soit lassée de te savoir digne de moi ?

Acceptes-tu te laisser emmurer par mes propres renoncements ?

De crever dans mes ordures les plus prestigieuses et que ta mort n’ait plus que la couleur de ma peau ?

Que mon lit soit ton cercueil ? La baise ton travail ?

Que rien soit toutes choses et que choses ne soient rien si elles ne sont pas moi, ne passent pas par moi, en moi ?

Réponds otage de mes abjections commune ? Te veux-tu soustraire ?

Et lui répondait oui à absolument tout, et tout le temps parce que tout le temps n’est rien d’autre qu’un temps qui ne se mesurait plus à ces enchantements incertains où pourrir est le naufrage de cet amour tant attendu que personne ne doit pouvoir prendre, connaître

Ces riens d’orfraies, personne ne pourrait les comprendre quand ils sont hurlés de derrière la peau de l’autre et que, ce qui semble sale est beau, et ce qui est beau doit être sale, le devenir à tout jamais ou le rester pour toujours parce que personne ne peut prendre part à ce sale si sale, à ces noirs si si noirs, rebutantes cryptes castrales où les cous se dérobent à la volonté du maître pour mieux attiser sa colère.

Je veux tes ancres incertainement alguées de noir, la fleur sésamée d'où tout s'échappe et que tous puissent rirent de moi comme l'on s'émerveille d'un nauffrage, le fou qui n'attend que ta pénombre, tes cales de vestiges
Je veux ta merde dans ma bouche et tes reins sur ma couche
Tes nuits et tes réveils
Que tes gifles s'abatent sur moi comme un orage tropical offert à tes végétations

Le noir se leva et pissa
Face aux chiottes il ne laissait voir que son corps longiligne et si noir que parfois il n'existait pas
Ses flots de pisse raisonnaient dans la cuvette et faisait se demander où c'est qu'il avait bien pu s'engober tant de pisse dans ce ventre ovale
Ah ! Noir qui pisse n'est que fleur de folie
La bractée de ses orteils sentant l'homme avare d'eau et mangeur d'homme était déjà advenue plus tôt dans le matin et d'urine j'en bu plus que vous ne sauriez l'imaginer mais là, c'est debout qu'il pissait, seul mais admiré, de loin, si loin que cela me faisait déjà mal.

Je ne parvenais pas à le regarder autrement qu'avec ses odeurs corporelles venant former entre lui et moi un autre Être tentateur et autonome dans ses pervertirons qui dansaient au son de la flûte qu'il était lorsqu'il se baladait nu comme un renonciateur. Quand ses mains me clôturaient, se posaient sur ce qui le prolongeait, je devenais lui. Le gâchis de ses ruptures.

C'est cela en toute chose l'homosexualité prête à s'offrire à ses brettures et pour elles j'engageais mes enfers, étais prêt à toutes les noyades tant je voulais prouver que j'étais vivant, veneur de pines aux cousins d'aciers.

Je vous l'avez bien dit qu'il n'y a rien à attendre de moi et que l'espace depuis si longtemps disparu ne contient que les ossements de mes textes et ceux épart d'un poète désormais mort mais remplit de lui, mélampyge nuit de ses lunes de conjonctions parfaites et grasses de l'horreur des terres mouillées.

 

Alain Cabello Mosnier

mercredi 13 décembre 2017

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