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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
25 août 2018

« Pourrissez-nous mon maître ! »

Conte pour enfant ayant perdu toute espérance.

Ce n'était qu'un bagnard sous le pagne duquel se balançaient les deux boulets qu'il aurait du avoir aux chevilles et faisaient de lui le plus terrible des hommes.
L'eau qui nous venait à la bouche en le voyant provenait assez rapidement de ses aisselles qu'il finissait invariablement par nous imposer comme la dîme d'effroi que nous devions payer pour nos regards insistants et coupables. Rien ne lui échappait et surtout pas nous. D'ailleurs, nous n'avions pas besoin de le regarder pour être pris, il suffisait juste d'être là, à proximité de ses réflexes térébrants et impulsifs pour se voir prédaté jusqu'à la convulsion sans que notre esprit jamais n'ait le temps de se demander ce qu'il lui arrivait. Il fallait juste survivre, s'accrocher aux feuilles, aux branches et attendre que ces choses se passent.
En tout cas, une chose était sûr, le diable ne quittait ses yeux une seule seconde sinon pour se nourrir de celui qui s'y plongeait malencontreusement, pris comme un insecte dans ces deux plantes carnivores qui lui servaient de paupières et qui se refermaient en même temps sur des désirs de saluts qui tarderaient à venir. Là, lorsque vous étiez captif sous sa peau, ce qui arrivait s'apparentait à une digestion lente et particulièrement difficile.
Pas besoin de détails, vous vous évanouiriez à chacun d'entre-eux.

Il s’abattait alors sur sa victime comme une longue et agonisante suppuration dont les salives avaient le goût du pus et de la trahison. Il ne baisait pas il rongeait. Il posait sur vous tous les renoncements du monde, vous coupait toute envie de vous battre, de partir ou de rester puisque tout de vous il ne devait plus y avoir qu'une sorte de forme qui jadis vous avait ressemblé et qui à présent était en train de suffoquer, d'attendre que sa mort sexuelle lui passe, l'éloigne de vous mais parfois, elle ne s'éloignait pas, elle demeurait, statique et pleine de morves. Si être à lui était pour l'inconscient un rêve, lui échappé devenait un cauchemar de chaque instant.

On l'appelait “le collecteur d'Être”, “Le pourrisseur de chairs”.

Hurler était la plus mauvaise idée que l'on ait pu avoir. C'était un coléoptère imaginatif et rancunier.

Le seul moyen pour s'en sortir c'était de vivre dans son ombre, de se confondre avec les rochers, les arbres qui nous environnaient, pareils à des cafards sans avenir sinon que celui de le nourrir de ses étranges pulsions de cyclope. C'était lui ou la folie. Quitter sa peau était pire que de l'assouvir, une nuit sans lui valait mille ans de camisole. Seul quand il recommençait vous pouviez avoir l'espoir, l'espace d'une fraction de seconde de rejoindre sa violence d'enfant abandonné dès l'enfance qu'il sapait en chacun de nous.

Zeus fit des choses terribles à ses frères et lui n'en était qu'un des lointains descendants.

« Pourrissez-nous mon maître !
Rendez nos orgueils factices à vos joies et tout pareils à l'entendement de vos désirs. »

Alors la nuit se faisait
On s'enfermait sous elle
mais rien de se que l'on connu ne pu jamais l'apaiser et de nouveau, l'estomac palpébral s'ouvrait sur vos chairs et vous engloutissait comme un secret pour lequel il ne reste plus personne pour savoir qu'il fut
Il ne rendez de vous qu'un humus de peau détruite et vaguement chaude

un souffle peut-être mais pas plus 

Alain Cabello-Mosnier (25 août 2018)

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