Ses seins ressemblaient à la vaisselle d'une
Ses seins ressemblaient à la vaisselle d'une maison de poupée, une porcelaine rose sur deux petits guéridons de biscuit blanc. Peut-être était-ce le couvercle d'une théière et celui de son adorable sucrier, si minuscules qu'ils se furent perdus là. Quelle dînette, que d'enfance, de détails montés comme des mondes nappés de nos Êtres les plus aimés.
Il riait pour un rien et rien ne pouvait me lasser de ses rires légers comme des absences, pas-même ces buissons de mousses blondes grandes comme des jardins d'autrefois. Dans mes rêves, ses aisselles alors se couvaient de myosotis bleus et sa peau enneigée, de pétales de violettes qui ne semblaient être là que pour célébrer l'instant d'un bonheur qui ne durerait pas.
Je savais bien que mon visage partirait avec la fonte des dernières neiges emportant à l'embacle du chagrin son sourie de verre. Je savais que tout devait mourir mais tant que tout vivait, vivons-le comme une éternité simple, comme un moment à jamais perdu mais pour un sentiment qui lui, ne sera jamais oublié, pérpétué par ceux qui resteront.
Mais au moins aurais-je laissé ce petit copeau de poésie dédié tout l'amour infini des hommes et pour lequel il ne nous reste plus qu'à conjurer, les tains du doute.
A tous seins viennent baisers et à tous baisers, restes d'éternité.
ACAM