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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
2 juillet 2021

Juste d'amétrine (Poésie lesbienne)

Je vous propose ici une poésie lesbienne sécabilisée selon un procédé que j'appelle (vers à chevron central unimargé pour dames) avec césure lesbienne tout en alexandrine (qui est un alexandrin fait femme) escamotable à six.

Chaque ligne se déroule d’abord sur une distribution classique de syllabes laissées à la libre appréciation de la poétesse, ici douze pour former une paire amies ou amantes systématiquement féminine. En poésie, seule la lettre E est considérée comme féminine, pas le É donc c'est à partir de lui qu'il s'agit de travailler.

La césure consiste à installer une respiration, avec (vers léonins) ou sans rime, soit à l'exact milieu du ver correspondant à la moitié des syllabes présentes de chaque côté et ce, sans chevauchement sur la seconde partie, soit distribuée de manière égale.

La césure sécable consiste à donner à son ver non seulement une respiration syllabique, mais aussi la faculté de se rompre en deux vers distincts mais sans pertes de syllabes. Ici nous avons une complication de plus parce que si les vers masculins ne présentent aucune difficulté, les césures disposant d'une terminaison en E nécessitent impérativement une voyelle et pas de pluriels puisqu'ils ne sont constitués que de consonnes.

Le ver lesbien lui exige que l'ensemble des lettres de départ, de milieu et de fin soient féminines ce qui tient à ourler le ver de toutes parts de E avec une armoiries armigène centrale que j'appelle aussi un blasonnement de lettre.

Là comme un s'agissait d'un poème dédié aux femmes et surtout aux lesbiennes, il n'était pas question que la seule lettre de l'alphabet qui ait été décrétée féminine fasse couple avec une lettre masculine. De plus, j'ai évité autant que je le pouvais les mots à consonance masculine.

Loin de moi de vouloir établir la moindre ségrégation homme/femme ou flatter par quelques moyens que ce soit les femmes, ou les lesbiennes, non, regardez cela comme une manière nouvelle de détourer la poésie. De plus, comme nombres de mots deviennent inutilisables, la forme devient étrange.

 

 

Juste d'amétrine *
* Deux couleurs unies dans une seules pierre

 

Incurable gorgone et jeune jouvencelle

Ici vielle matrone, envieuse blairelle

attendant sous la lune encombrée par sa nue

tout de l'un, rien de l'une, en petite tenue

 

Déesse et si mystique en grisante amoureuse,

fillette de plastique et putain plantureuse

qui annone sa prose en relevant la cuisse

pour la métamorphose, exquis dard d’écrevisse

 

je ne veux pas qu'un homme enserre ma peau d'ambre,

ne veux pas faire comme, en sortant de sa chambre,

mais rester entre femme et petite angelotte,

baiser hiérogame, engageante pleurote

 

Sa main est si touchante et sa lèvre narquoise

la bouche rougeoyante et le sexe d'ardoise,

s'approche, me caresse, engourdit tout mon être

elle qui s'envient toute encristée, l’œil adêtre

 

Ou celle-ci encore, empreinte et désirable,

monacale était laure, enfouie dans le sable,

elle ferma sa porte enfantelet fragile,

de peur qu'on ne s'emporte en nos cœurs fait d'argile

 

 

Achevé le vendredi 2 juillet 2021 par Alain Cabello-Mosnier
(poète gay & masseur à Paris) ⚣

Note de proximité poétique : 16/20
Il s'agit d'une note purement subjective que j’octroie à mes textes.

 

Malgré la date postérieure à celle de En tête mon amie (poème lesbien) c'est bien celui-ci que j'avais commencé en tout premier. C'est alors que je me suis aperçu que son caractère n'était pas tout-à-fait lesbien puisque toutes les lettres de tête étaient pour la plupart masculine. C'était comme défiler en faveur des femme mais avec un carré de tête essentiellement constitué d'hommes. Si j'avais été lesbienne, je n'aurais souhaité que des lettres féminines et comme des hommes avaient décidé qu'il n'y en aurait qu'une, alors le E devait être prédominant. J'ai donc suspendu l'écriture de celui-ci que je n'avais pas eu le cœur de tout re-détricoter pour écrire Les Yggdrasilines qui est le plus lesbien de tous mes poèmes et dont la contrainte change ma trame poétique en lui donnant vraiment un mystère lesbien.

 

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