Carreaux littéraires.

Tous d'Alain Cabello-Mosnier

▌Nous nagions dans une mer qui, du ciel, ressemblait à une rose bleue et dont les pétales s'ourlaient de nos remous, au loin, les épines d'un récif empêchaient les dieux de la cueillir.

Nos brasses élargissaient sa fleur et nos baiser se coloraient de bourgeons nacarats à peine fendus.

Alain Cabello-Mosnier
Le 12 juin 2022

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▌Dans les thermes de ton corps il y a les eaux soufrées de tes urines, celle de ton sperme lourde de dépôts en suspension, celle encore de ta salive et enfin, celle du chagrin qui, telle une fontaine se réduit aux aveux de ceux qui n'ont pas d'autres alternatives que de la laisser couler.

Pourtant, celles que je retiens, ce sont celles de tes eaux de Vichy, de Badoit, de Sainte-Yores qui, inlassablement, pétillaient dans les bains de tes yeux.

Alain Cabello-Mosnier
Le 12 juin 2022

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▌Dans ma vie j’ eu deux têtes brûlées, l'une qui avait terminé de se consumer et autant dire que que son sceau à charbon était plein de morceaux d'aisselles, de pubis et de genoux gros comme le poing ; et enfin, l'autre qui brûlait encore. A chaque fois que je passais mes mains dans ses cheveux, les flammes repartaient de pus belles, aucun hiver ne nous aurait résisté et même sous ses bras, le feu couvait à deux pas d'un téton rose.

Alain Cabello-Mosnier
Le 12 juin 2022

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▌La lumière menait charge de bélier d'or

tel un enfant qui vous soulève la paupière

en demandant inlassablement si l'on dort

à coup de bisous, de caresses passagères

Alain Cabello-Mosnier
Le 19 Mai 2022

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▌Le chiromancien
Un chiromancien tout torse nu
vint lire ma ligne de vie
là, à l'intérieur de ma paume
il tira sur elle et au bout de celle-ci,
en sorti un petit poisson spécialement fait pour l'océan de ses yeux.
_ Tant que tu resteras sous ma tente
la mort ne te retrouvera pas
seul l'Amour saura où tu es et en effet, l'Amour était là.

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▌C'était une statue romaine, sa nudité un musée à ciel ouvert, ses aisselles une nocturne, seule l'arcade était ébréchée et je me plaisais en imaginer-là les affres d'une guerre Punique que lui-même avait oublié mais bon, je ne pouvais pas lui en vouloir puisque moi aussi, à ses côtés, j'oubliais désespérément tout.

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▌J'ai vu de ces blasons tendus d'astres de vairs noirs

qui sans cesse échappaient à la toilette du soir

deux beaux oculus d'étain dans le plomb d'un miroir

faisant office d'aisselles et de pourrissoir

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▌Le ciel était si blanc, et les arbres si noirs,

qu'ils convergeaient comme un œil à l'iris macabre

c'est bien lui que je vis à la croisée d'un soir

la bouche sensuelle comme un rôtissoire

Sa lèvre rouge faite d'incarnat cinabre

tailladait un visage impitoyable et glabre