⏏ Laisses sphère.
Synopsis : vie et mort d'un miroir.
Dodécasyllabes (12 pieds) dont les trois premières strophes son féminines et les trois dernières, masculines.
Ce n'était qu'un vieux miroir de plomb et de brumes
Que l'on cru ramassé quelque part dans la lande
Bien plus sombre et noir qu'ils se trouvaient de coutume
entre tourbe et frise teint à l'or des gamandes
Il gardait de tout temps ce regard dans le vague
la rétine grise dévorée de vieillesse
celle d'un clairvoyant sans doute gyrovague
ne faisant que marquer l'insondable tristesse
Son verre avait ce doux reflet de cataractes
au centre duquel un bleu bouton d'immortelle,
de ces fleurs qui s’épanouissent, mais sans hâte,
s'immobilisent puis, restent à jamais belles
Ce sont têtes d'épingles au chaume fleuri
des gerbes d'œillets craquelés de faisceaux morts
répétant sans cesse : "Je vous l'avais bien dit"
cynique petit potager planté de tords
Alors à le voir là, par terre et de guingois
Je ne pu me résoudre à le questionner
craignant peut-être un de ces airs las et narquois
fait d’apophtegmes et de tristes vérités
Pourtant sa joue ébréchée si prête à fléchir
semblait n'attendre que la beauté d'un enfant
laisser ses brans de Judas, se désassombrir
et tout pimpant miroir, ne plus manquer d'argent
Écrit par A. CA.-M. le rose (Alain Cabello-Mosnier)
▌jeudi 19 novembre 2020 Paris
(poète gay & masseur à Paris) ⚣