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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi

‒ 👍 Louise Michel (1830-1905)

 

Louise_Michel

Louise Michel, alias « Enjolras », née le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte en Haute-Marne et morte le 9 janvier 1905 à Marseille, est une institutrice, écrivaine, militante anarchiste, franc-maçonne française, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris durant laquelle elle s'implique tant politiquement que militairement en intégrant les rangs de la Garde nationale. En 1871, s'étant livrée en mai pour faire libérer sa mère, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où elle se convertit à la pensée anarchiste.

Elle m'intéresse en tant que poétesse et au titre d'une homosexualité de plus en plus interrogée par les biographes qui étudient son parcourt de militante. D'aucuns, plutôt hétéro, préféreraient que sa passion de jeune fille romantique pour Victor Hugo ou Théophile Ferré fusillé à 25 ans soit la seule à être retenue avec l'autre fantasme de Vierge rouge (jamais baisée). Dans une société dirigée par les hommes c'était aussi une autre façon d'atteindre les femmes d'une autre manière en les estampillant Vierges (non possédées par eux), et rouge puisque, même si cela désignait la Révolution, ça évoquait inévitablement les cycles cataméniaux, ce qui avait pour conséquence de ramener la femme à sa nature procréative. Une femme n'est pas complète si elle n'est pas honorée par un homme, alors, de là à lui accorder l'indépendance sexuelle qu'implique l’homosexualité, sûrement pas. Pourtant c'est bien de cela dont il est question, d'abord avec Charlotte Vauvelle (1845-1889), militante anarchiste qui habita avec Louise Michel de 1891 à 1905 et qui deviendra son exécutrice testamentaire, puis avec Paule Minck (1839-1901) et Marie Ferré (1845-1882).

Souvent, on lit sur les réseaux sociaux des commentaires comme celui en ce lundi 23 août 2021 d'un certain Adri sur Tweeter "Je ne comprendrais jamais ce besoin de connaître l'orientation sexuelle de tout le monde." auquel je répondais en disant "Parce que "tout le monde" étant réputé hétéro par "certains" rendaient "certains" agacés de ne pas être reconnus par "tout le monde"." Dans cette mécanique que je déploie devant vous toute entière tournée vers une anthologie de la poésie LGBT, on comprend aisément qu'une Louise Michel hétérosexuelle n'a rien à y faire, par contre, si des spécialistes de cette personnalité fascinante comme l’historienne et politiste Marie Marmo Mullaney ou Sidonie Verhaeghe dans "Faut-il encore appeler Louise Michel la Vierge rouge ?" Louise Michelet d'autres, s'élèvent de plus en plus nombreuses pour affirmer que la perspective d'une homosexualité n'est clairement plus à écarter, alors sa présence ici s'impose en y mettant les formes.

Lorsque vous découvrez qu'un personnage historique s'est avéré être un espion à la solde du camps adverse, il semble logique de relire, et donc de réécrire sa biographie en fonction des éléments nouveaux que l'on a à disposition. Pourquoi n'en serait-il pas de même si par ce travail d'archives, de recoupements, vous multipliez les sources concordantes et vérifiables allant dans le sens d'une homo-fréquence possible ou probable ? Ne devons-nous pas alors tout reconsidérer de cette personnalité lorsque l'on sait combien la sexualité influence nos décisions ?

Et même si les précisions que vous apportez ne changent pas fondamentalement la distribution biographique de l'autrice ou de l'auteur, au moins l'aurez-vous réinstallé dans la sexualité dont l'avait privé tout un compendium de contraintes homophobes que relayaient, malgré eux, des gens parfois sincèrement persuadés de ne pas l'être.

Seulement, avec la politique d'effacement d'un patriarcat aveuglé par son désir désordonné de toute puissance, c'est toujours la même chose, il assène sans controverses possibles, que les femmes et les hommes qui ont honoré son histoire nationale phallocentrée sont tous nécessairement de bons petits soldats hétérosexuels (puisque mariées). L'esprit d'indépendance que l'homosexualité féminine revendique l'exclue de facto de son jeu érotique à lui même s'il peut se le réapproprier par le fantasme, par contre, l'homosexualité masculine le desserre dans sa virilité en tout cas, dans celle qu'il agite.

Il est désobligeant de considérer nativement quelqu'un comme évidemment hétérosexuel par défaut et ce, surtout quand l'histoire législative de votre pays a fini par pénaliser, criminaliser, psychiatriser votre sexualité. En niant la possibilité que cette personne ait pu avoir des relations homosexuelles régulières ou occasionnelles dont l'impacte sur sa trajectoire de vie fut décisive tant par la pratique que par l'interdit, est une violence sociale insoutenable. Nous reprocher ensuite de chercher à faire la lumière sur ces espaces créateurs d'intimité tout autant que de contenu (qui ne sont parfois que des interstices), c'est continuer à nous marginaliser.

Alors bien-sûr il peut toujours y avoir un doute qui subsiste que ce soit pour Louise Michel, William Shakespeare (1564-1616) et certains en émettent même pour Fernando Pessoa (1888-1935), mais il est rarement factuel et souvent hétéro-centré. Après il n'est pas impossible que Louise Michel ait été asexuelle ou non binaire mais c'est bien par la recherche, la lecture des correspondances que l'on pourra renforcer l'allégation, l'infirmer ou la rendre irrévocable. J'ai bien dis lecture pas publication des correspondances, j'ai toujours beaucoup de mal avec cet exhibitionnisme épistolaire systématiquement au bénéfice des maisons d'éditions qui publient cela sans reverser de droits. Pour moi, nombre de ces Maisons sont plus des pilleurs de tombes que des éditeurs. Lorsque vous vous affichez comme un ou une érudite en disant que vous avez "trouvé une petite perle" elle vient moins souvent d'une huître perlière que d'un cercueil que vous avez forcé. C'est tout un débat éthique qui s'opère en moi même en affichant qu'un ou deux poème de quelqu'un, pillage ou hommage ?

Comme ce travail reste récent, je continue à placer Louise Michel parmi "Ceux/celles toujours en discutions" afin d'en garder la liste sous le coude.

 

Poésie

  • La Marseillaise noire, Paris, 1865
  • À mes frères, prison de Versailles, 1871

Pour ce qui est de la poésie qu'on lui connaît elle reste profondément politique, engagée, même si l'homosexualité n'est jamais loin tant des esprits de fraternité que de sororité, l'homosexualité transpire des défilés militaires, des manifestations sportives ou politiques surtout lorsqu'elles concentrent l'omniprésence d'un sexe uni dans la lutte, le combat des corps, dont la victoire devient un orgasme collectif.

 

Terminé d'écrire le vendredi 27 août 2021 par Alain Cabello-Mosnier (1968)
(poète gay & masseur à Paris) ⚣

 

 

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