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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi

‒ Federico García Lorca (1898-1936)

Toutes les choses ont leur mystère et la poésie est le mystère de toutes les choses.

Federico-Garcia-Lorca-enfant

Federico García Lorca (1898-1936) de son nom complet : Federico del Sagrado Corazón de Jesús García Lorca (« Frédéric du Sacré Cœur de Jésus García Lorca »), est un poète homosexuel et dramaturge espagnol, multitalents il était également prosateur, peintre, pianiste et compositeur, né le 5 juin 1898 (à 38 ans) à Fuente Vaqueros près de Grenade probablement brimé à cause de son orientation, torturé et enfin exécuté le 19 août 1936 entre Viznar et Alfacar par des milices franquistes.

Sa famille s'est d'ailleurs longtemps opposée à ce que ses mœurs soient évoquées en place publique et même la seule pièce ouvertement gay qu'il ait écrite, Le Public, la « plus belle » pour l’académicien français Dominique Fernandez, reste rarement jouée, alors qu'on reprend sans cesse ses drames paysans.

Rafael-Rodriguez-Rapun-et-Federico-Garcia-Lorca

Ces « onze sonnets de l'amour obscur » rédigés en 1935 et 1936 l'année de sa mort étaient destinés à son secrétaire et ami Rafael Rodriguez Rapun mais ils resteront séquestrés pendant quarante neuf longues années jusqu'en 1984 juste parce qu'il disait ce que les autres ne voulaient pas entendre alors que, selon Dominique Fernandez, ce sont les seuls sonnets qu'on puisse comparer, pour leur sombre flamboiement et leur sophistication fulgurante, à ceux de William Shakespeare (1564-1616) ».

 

Federico-Garcia-Lorca dans ses années madrilènesEnfant il fut brimé pour ses manières efféminées, moqué par les adultes en présence desquels il tentent de surveiller ses gestes mais perçus dans cette Espagne des années 20/30.

La guerre d’Espagne et l’avènement du Franquisme feront de Federico García Lorca un traître idéal pour une extrême droite traditionaliste, tout autant dévorée par l'homosexualité pourtant omniprésente dans ces rassembles virilistes. Poète gay, écrivain, porte-voix littéraire des paysans andalous, cela suffisait bien douze balles dans la peau.
“Je lui ai tiré deux balles dans le cul parce qu’il était pédé” aurait dit Juan Luis Trescastro, l’un de ses bourreaux et principal instigateur de son arrestation (selon Ian Gibson, biographe du poète).

Sa poésie :

  • Impresiones y paisajes (« Impressions et paysages », 1918) : prose.
  • Libro de poemas (« Livre de poèmes », 1921).
  • Poema del cante jondo (« Poème du cante jondo », 1921).
  • Primeras canciones (« Premières chansons », 1922, publiées en 1936).
  • Canciones (« Chansons », 1921-1924, publiées en 1927).
  • Oda a Salvador Dalí (« Ode à Salvador Dalí »), 1926).
  • Romancero gitano (« Romancero gitan », 1928).
  • Poeta en Nueva York (« Poète à New York », écrit autour de 1930, publié en 1940).
  • Chant funèbre pour Ignacio Sánchez Mejías (Llanto por Ignacio Sánchez Mejías) publié en espagnol en 1935, traduit en français par R. Simon en 1945, réédition Actes Sud, 1992, (ISBN 2868698646). Ce poème a rendu célèbre le vers A las cinco de la tarde ; le poème figure parmi les plus connus de la poésie contemporaine.
  • Seis poemas galegos (« Six poèmes galiciens », 1935, édition bibliophilique avec gravures de José San Martin, Azul éditions 2001).
  • Diván del Tamarit (« Divan du Tamarit », 1936).
  • Sonetos del amor oscuro (« Sonnets de l’amour obscur »), clairement homosexuels écrits entre 1935 et 1936, mais le recueil est resté inachevé et inédit jusqu'en 1984.
  • Sonnetto del dolce pianto (« Sonnet de la douce plainte »).
  • La sangre derramada (Le sang répandu, Hommage a son ami le matador Ignacio Sánchez Mejías, mort durant une corrida, écrit en 1935).
  • Granada (Elegía humilde) (« Grenade, humble élégie »).
  • Tierra y Luna (« Terre et Lune »)

Le poète vouait de réels sentiments pour Salvador Dalí (1904-1989) qu'il avait rencontré à Madrid en 1922 pendant ses études à l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando, en Andalousie. Dalí refusera toujours ses avances mais n’en restera pas moins très proche de lui. Je vous propose ci-dessous un de ses poème au grand peintre fou.

 

Ô Salvador Dali à la voix olivée !
Je dis ce que me disent ta personne et tes tableaux.
Je ne loue pas ton imparfait pinceau adolescent,
Mais je chante la parfaite direction de tes flèches.
 
Je chante ton bel effort de lumières catalanes
Et ton amour pour tout ce qui explicable.
Je chante ton cœur astronomique et tendre,
Ton cœur de jeu de cartes, ton cœur sans blessure.
 
Je chante cette anxiété de statue que tu poursuis sans trêve,
La peur de l’émotion qui t’attend dans la rue.
Je chante la petite sirène de la mer qui te chante,
Montée sur une bicyclette de coraux et de coquillages.
 
Mais avant tout je chante une pensée commune
Qui nous unit aux heures obscures et dorées.
L’art, sa lumière ne gâche pas nos yeux.
C’est l’amour, l’amitié, l’escrime qui nous aveuglent.

 

 

par A; C.-M.

30/11/20

 

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