‒ Jacques D’Adelswärd Fersen (1880-1923)
Cette page lui sera dédiée mais pour l'instant je vous propose ce texte de lui que j'avais lu en 2017.
Jacques D’Adelswärd-Fersen avec son partenaire Nino Cesarini à Capri.
Poème homo-sensuel du baron Jacques D’Adelswärd Fersen de 1902 lu par le poète queer Alain Cabello Mosnier le dimanche 11 juin 2017 à Paris.
Texte intégral de : Treize Ans
Treize ans, blondin aux yeux précoces,
Qui disent le désir et l'émoi,
Lèvres, ayant je ne sais quoi
De mutin, de vicieux, de gosse.
Il lit ; dans la salle ils sont
Tous penchés à écrire un thème,
Lui seul dans un coin lit quand même,
Des vers de Musset, polissons ;
Le pion passe, vite il se cache,
Semblant travailler avec feu,
À quelque devoir nébuleux,
Très propre, soigné et sans tache,
Puis calmé, le moment d'après,
Reprend tout rose sa lecture,
Se met à changer de posture,
Pour être de l'ombre plus près ;
Coule ses mains, sans qu'on devine,
Dans sa poche percée d'un trou,
Et là longuement fait joujou,
Rêveur de voluptés félines !
Le Baron Jacques D’Adelswärd Fersen né le 20 février 1879 à Paris 8e ; il mourra à 44 ans à Capri le 5 novembre 1923.
Ce poème est publié dans L’Hymnaire d'Adonis, à la façon de M. le Marquis de Sade. Paganismes. (Ed. Léon Vanier, 1902) il à 23 ans.
Il fonde en 1909 la première revue homosexuelle de langue française : Akademos, revue mensuelle d’Art Libre et de Critique qui s’arrêtera à son douzième numéros lui valu notamment des lettres de Laurent Tailhade.
Parmi ses ancêtres il y a le fameux Axel Von Fersen, un comte suédois ami/amant de Marie-Antoinette.
Lu par le poète queer le dimanche 11 juin 2017 à Paris.Alain Cabello Mosnier