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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi

‒ Laurent Tailhade (1854-1919)

Laurent Tailhade (1854-1919)

 

Laurent Tailhade, né à Tarbes le 16 avril 1854 (la même année que Arthur Rimbaud (1854-1891) et mort à Combs-la-Ville le 2 novembre 1919, est un polémiste, poète, conférencier pamphlétaire libertaire et franc-maçon français qui affiche une bisexualité décomplexée.
Il fera usage de nombreux pseudonymes tels que Azède, El Cachetero, Dom Junipérien, Lorenzaccio, Patte-Pelue, Renzi, Tybalt.

L'homme passe donc pour être un poète satirique et libertaire à souhait de mœurs libres dont le ton était sûrement peu goûté par la très ancienne famille de magistrats et d'officiers ministériels dont-il été issu. Ainsi, très pointilleuse sur les apparences, il n'était pas question de s'adonner à la vie d'artiste, d'écrivain célibataire. Comme les femmes furent souvent contraintes au mariage, lui fut mis aux fers du sien et prié d'en prendre son partit. « Libéré » à la mort de sa femme (probablement aussi victime que lui des conventions), il revint à Paris noyer son chagrin de n'avoir pas été gracié plus tôt. Laurent, pas mauvais bougre (autre nom de sodomite) dilapida en quelques années sa fortune menant grand train, le prépuce pour seule mantille, qu'il ne retirait qu'en s'enfonçant dans celui des autres...
_ Oh mon dieu !
_ Ah, je savais monsieur que vous me trompiez mais pas avec qui...

Il est souvent difficile d'estimer la distribution de la bisexualité d'un homme et de savoir si elle fut rigoureusement inexistante (sans sucre ajouté) ou coupée, (qu'elle soit régulière ou passagère), autrement dit le fruit d'une rencontre inattendue, l'arbre d'une relation continue ou le verger d'une permanence dont le ver piquait chaque pomme de l'empreinte de deux mâchoires masculines distinctes. Néanmoins, le registre des récoltes mentionne en plus d'une épouse dont-il eut une fille, une maîtresse, des allées et venues suspectes et assez pressantes auprès de garçons passablement rieurs et une amitié suffisamment envahissante avec le poète Edward Sansot (1864-1926) en 1892 pour qu'elle finisse par se propager à leur bas-ventre respectif, leurs érections le disputaient alors aux fellations, aux rires et se terminaient par des endormissements mièvres que seuls les amants connaissent et dont les amis s'amusent. Pourtant, sa page Wikipédia se contente d'un laconique "il noue 'une relation' avec E. Sansot et plus tard avec Anne Osmont."

Sur persee.fr (créé en 2005 par le Créé par le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche) page 166 nous lisons sous la plume de Gilles Picq, texte de 1989 :
"Dans la Revue de l’Époque _octobre 1921_ Ferdinand Demeure publia une importante correspondance qu'il tenait de l'éditeur Simon Kra. Il s'agissait de lettres de lettres adressées [à Edward Sansot]. Ces documents établissent clairement la nature des relations entre ces deux hommes. Curieusement, les biographes de Tailhade ont toujours jeté un voile épais sur des penchants homosexuels que celui-ci ne chercha pourtant... Lazare, Karl Boes, Vincent Hyspa, Pierre Quillard, Jean Moréas, Georges d'Ale (Pierre Dufay), Jules Renard, Henry Berenger — alors leader de la jeunesse étudiante — et bien sûr Paul Valéry qui publia... de mon existence. Il n 'a pas fallu moins que le désir où je suis de me justifier à vos yeux pour m 'induire à vous narrer cette peu neuve conjoncture. Mais je ne voudrais pour rien au monde vous voir attribuer"

Vous le voyez là le changement d'éclairage qui nous fait passer du filtre hétéro-centré à un grain homosexuel, sinon princeps, en tout cas formulant et décisif pour rendre sa part de vérité à cet homme qui fut. C'est comme le fait d'exposer une peinture à la lumière naturelle ou à l'une de son spectre capables de nous révéler des éléments picturaux jusque là inconnus.

_

Là sur la photo que j'ai choisi pour illustrer sa biographie, je le trouve très sexy, j'ai carrément envie de lui baisser son pantalon pour aller voir ce que sent son cul en fin de journée.
Mon ton très 21eme siècle d'LGBT libéré de la contrainte des autres ne peut s'empêcher de vous rappeler les propos cavalier (je ne monte pas les chevaux, seuls les chevaux me montent) que les pamphlétaires du 19eme ou de 20eme eurent pour qualifier les mœurs de ceux qui parfois avaient les mêmes qu'eux. En effet, parlant du poète homosexuel Georges Fourest (1864-1945) que faut-il entendre par (Ne pas dire que son petit élève était une petite cochonne) ?" Ah, j'avais oublier, Verlaine, grand pédéraste devant l'éternel idéal de nos passions fauves est aussi un contributeur de Laurent Tailhade.

L'homme était dreyfusard comme Zola, ce qui lui valu de lire le panégyrique de l'écrivain à ses obsèques en 1902 mais aussi une épouvantable teigne, alors imaginez ce que cela pouvait donner dans un lit lorsqu'il sortait de dessous les draps son poignard d'incubus qu'il venait « coucher sur » sa victime... Je vous rappelle qu'un de ses pseudonyme était Patte-Pelue (couverte de poils). Il les fait toutes, un article qu'il rédige dans Le Libertaire  relève d'un quasi appel au meurtre du tsar Nicolas II qui commençait sa seconde visite en France en 1901, condamné à un an de prison il n'en fera que six. C'était un polémiste, un bagarreur qui cumulait 30 duels à son actif dont un contre le pestilentiel Maurice Barrès et en 1903, haineux contre les bigoteries bretonnes, il videra son pot de chambre sur une procession du 15 août traditionnellement dévolue à la bénédiction de la mer et des bateaux. 1800 Camarétois font le siège de l'Hôtel de France où l'homme logeait en hurlant « À mort Tailhade ! À mort l'anarchie ! » alors-même qu'ils venaient pour dieu. Blessant des gens par ses écrits ou par ses rixes, se faisant blesser lui-même allant jusqu'à perdre un œil (à cause de la balle perdue d'un autre anarchiste que lui), jetant son urine et ses étrons sur de petits marins mains jointes et fesses rebondies et parfaitement rayées, on peut supposer que la lune de ceux qu'il estoquait par derrière devaient le sentir passer, pourtant, l'homme se voulait aussi poète et c'est bien à ce titre que je le couche ici.

J'éprouve un amusement sexuel pour l'agité qu'il était mais pas intellectuel, certes, l'homme était antimilitariste mais ses excitations en excitait d'autres. Agitez les passions politiques et vous aurez ce qu'il eut tout le loisir d'observer, à savoir les dégâts incommensurables de 14/18, vous vouliez du virilisme ? En voilà. Il aura pu en savourer les résultats avant de mourir en 1919 à 65 ans à un âge que bien d'autres auraient aimés atteindre. La suite de ces soubresauts ne devait pas tarder à venir quelques années plus tard pour incendier l'Europe et bien d'autres parties du monde au lance-flamme au nom de théories ariennes.

 

Sa poésie

Comme il fallait s'y attendre elle est à l'image du bonhomme, certes influencée par les vers des Parnassiens mais il exprime sa fibre anarchiste et anticléricale dans des poèmes et des textes polémiques et d'une vigueur injurieuse peu commune.

J'ai listé les œuvres suivantes :

    Le Jardin des rêves : poésies, Paris, A. Lemerre, 1880
        Poèmes Aristophanesques, Mercure de France, 1904
        Poèmes élégiaques, Mercure de France, 1907
        Poésies posthumes, Messein, 1925

 

Écrit le lundi 21 Mars 2022
Par le poète gay Alain Cabello-Mosnier

 

 

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