‒ Charles-Albert Cingria (1883-1954)

Charles-Albert Cingria (1883-1954) né à Genève le 10 février 1883 il meurt le 1er août 1954 à 71 ans, est un écrivain, poète et musicien suisse à l'homosexualité extrêmemnt dicrète, même si certains évènements sont venus nous la révéler.

Charles-Albert Cingria fait des études secondaires (inachevées) à Saint-Maurice et à Engelberg. Il étudie ensuite la musique à Genève et à Rome ce qui lui fait connaître la culture italienne. Entre 1902 et 1909, il voyage en Suisse, en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne, en Afrique, en Turquie, avant de s'établir à Paris en 1915 et à Aix-en-Provence.

En 1926 il est interpelé en compagnie de dits très jeunes gens sur une plage d’Ostie en Italie, au bord du littoral de la mer Tyrrhénienne. Alors je ne sais pas ce que signifie très jeunes gens en terme de prétexte ou de faits avérés, et dans quelle tenue ou position ils furent découverts pour que la police mussolinienne intervienne, mais cela lui vaut tout de même trois mois de prison. Il sera libéré suite à l'intervention de son ami Gonzague de Reynold, un des principaux théoricien de l'helvétisme et donc proche du ministre italien de la Justice de l'époque.

L'expérience reste pourtant d'une extrême violence psychologique pour cet homme de 43 ans obligé de demander la médiation de personnages hauts placés de fait mis au courant de la situation (c'est fou ce que nous les LGBT auront put subir comme humiliations). D'ailleurs, cet évènement, on ne peut plus traumatisant, n'aura pas été sans effets sur l'écrivain qui préfèrera dès lors occulter définitivement cette part si profonde de lui-même et qui ne devrait appartenir qu'à nous en se consacrant sans relâche à la publication de son œuvre. Je suppose que son catholicisme viscéral et l'interprétation très personnelle qu'il faisait du nationalisme lui ont facilité les choses, mais quoi qu'il en soit, il gardera toujours une sorte de défiance instinctive vis-à-vis de l’autorité.

Nonobstant, ça reste en creux, le drame de sa vie puisqu'on ne lui aura connu aucun amour particulier dans lequel sa littérature, sa poésie auraient pu apparaître en filigrane. Le sexe est une liberté du corps, mais l'Amour, l'Amour lui forme les Droits de l'Homme des sentiments,ils sont inaliénables et quelle chose terrible que de ne pas le connaître. L'Amour de ses proches, c'est une chose, mais celui de son amant qui vient comme une lampe à huile se glisser dans nos draps, c'est une faculté de géographe, arpenteur, fait de compas, d'équerre et de rapporteur.

Je profite de cette page qui lui est dédiée pour m''interroger également sur les orientations sexuelles de son frère aîné, Alexandre Cingria (1879-1945). Nous avons là un second hyper sensible, un peintre, verrier, mosaïste, décorateur mais aussi un écrivain sur lequel je ne vois aucune conjointe de mentionnée sur sa page Wikipédia sachant que les familles ou plusieurs frères ou sœurs s'avèrent LGBT ne sont pas rares.

Cingria était connu pour écrire sur tout ce qu'il pouvait trouver comme des menus, billets et même du papier toilette. Alors on peut s'interroger sur la signification qu'il donnait à ce dernier et la symbolique qu'il pouvait voir dans ce qui entrait en contact avec l'anus merdeux des hommes qui s'en torchaient. Regardez-moi ce visage d'ange, c'est vraiment dommage que pines ne l'aient pas plus animé et ce, quelque soit l’orifice que l'on ait pris pour animer la marionnette. J'aime bien cet exercice qui consiste à imaginer l'homme d'une vieille photo d'époque nu, écartant ses fesses toutes poilues et même dire cela dans ce qui reste une biographie sur un écrivain mort. Néanmoins, son homosexualité est aussi mon héritage et je ne vois pas pourquoi ayant aimé baiser jeune, je n'apprécierais pas que l'on me scénarise pornographiquement, mort.

Bien-sûr, pédé et poète, je me demande quelle forme concrète l'homosexualité a prit chez Charles-Albert Cingria ? A-t-il composé sur elle ; à combien d'amants de papiers s'offrit-il sans vergogne ; à partir de quels vers l'amour incommensurable a rejoint les ferronneries d'un bas-ventre des Tuileries ; dans quels recoins du lac Léman s'est-il abandonné à la concupiscence d'un maître-d’œuvre tirant partie de sa pause et en n'en s'essayant de nouvelles avec un gars pas farouche ? Ces poèmes furent-ils seulement écrits, détruits par lui, par sa famille ou est-ce que la censure est allée jusqu'à lui interdire de s'autoriser cette liberté de l'esprit, faisant des lignes de ses cahiers, la prison définitive de sa nature ? Charles-Albert sortait sa queue de son sac lourd de semences et se la branlait sèche et noire, pinait l'ornière, pinait le cru, pinait la douceur de celui qui avait enlevé à la nature ses chaumes ensoleillés et parfois même, celui qui les attendait encore comme la promesse d'un charme à venir, Charles-Albert éjaculait de tout son être nu et étiré, les aisselles noires pareilles à deux sépultures abandonnées.

Je souhaite lister ici la liste des quelques poètes homosexuels Suisse que je rencontrerai :

1. Charles-Albert Cingria (1883-1954)
2. ‒ E-H Crisinel (1897-1948)
3. ‒ Gustave Roud (1897-1976)

Page créée par Alain Cabello-Mosnier ⚣

▌mercredi 25 janvier 2022 - Paris