‒ Paul Verlaine (1844-1896)
Paul Verlaine (1843-1866) est un écrivain et poète français né à Metz (Moselle) le 30 mars 1843 et mort à Paris le 8 janvier 1896. Il s'essaie à la poésie et publie son premier recueil, Poèmes saturniens en 1866, à 22 ans. Il épouse en 1870 Mathilde Mauté. Le couple aura un enfant, Georges Verlaine. Sa vie est bouleversée quand il rencontre Arthur Rimbaud (1854-1891) en septembre 1871. Leur vie amoureuse tumultueuse et errante en Angleterre et en Belgique débouche sur la rupture théâtrale que l'on connait.
Cette page lui est dédiée mais pour l'instant je vous propose tous ses poèmes homosexuels issus de son recueil “HOMBRES” (HOMMES) et particulièrement II. MILLE ET TRE que j'ai enregistré en 2017 afin de disposer de poésie homosexuelle lue.
Je propose aussi un petit travail de mise en contexte au sujet de Sonnet du Trou du Cul répondant par la dérision à L'idole de Albert Mérat (1840-1909) dévolu à chacune des parties de l'anatomie féminine ; je traite aussi rapidement de la dimension scatologique du poème.
Il dédiera aussi un poème à Robert de Montesquiou (1855-1921) qui le recevra chez lui alors qu'il sortait de prison et que plus personne ne voulait le fréquenter.
Sachant que les deux ans de prison pour lesquels il a été condamné, furent aggravé par son homosexualité et son passé communard. Et oui, rien n'est gratuit dans ce monde hétérosexuel pour ceux qui ne le sont pas.
HOMBRES (1903), Albert Messein, Paris (écrit à l'hôpital en 1891)
- Ô ne blasphème pas.
- II. MILLE ET TRE
- III. Balanide I
- IV. Balanide II
- V. Sur une Statue
- VI. Rendez-vous
- VII. Monte sur moi comme une femme
- VIII. Un peu de merde et de fromage
- IX. Il est mauvais coucheur.
- X. Autant certes la femme.
- XI. Même quand tu ne bandes pas
- XII. Dans ce café bondé d’imbéciles
- XIII. Dizain ingénu
- XIV. O mes amants
- Sonnet du Trou du Cul (Hombres)
Marco - issu des Poèmes saturniens
Alors on sait que Verlaine s'est marié un peu poussé par les conventions de l'époque et s'est retrouvé prisonnier du résultat indépendamment de la tendresse qu'il a pu avoir pour sa femme Mathilde et celui plus certain pour son fils Georges mais s'il eut Rimbaud, il en eut sûrement d'autres et même, beaucoup d'autres. Une des hypothèses avancée pour leur rupture à Londres c'est que le jeune et fougueux poète maudit disputa au diable l'exclusivité du vice et s'adonna sans vergogne à ceux que les bords de la Tamise lui fournissait par bateaux entier. Dans l'amour même rustique persiste l'ombre ineffaçable de cette poésie que l'on nomme désir et que si les femmes ne savent pas toujours reconnaître la beauté inhérente à un nu masculin, l'homme lui le saura d'autant plus à s'aimer soi-même se dessine en regard une passion en miroir. L'égoïsme, le narcissisme sont des homosexualités spéculaires, une rencontre avec soit que l'on aimerait que d'autres partagent avec la même exclusivité que celle qui nous consume pour nous-même.
A. C.-M.
30/11/20