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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi

‒ Germain Nouveau (1851-1920)

Germain Marie Bernard Nouveau, Ernest Pignon-Ernest

 

Germain Marie Bernard Nouveau (1851-1920), né le 31 juillet 1851 à Pourrières (Var) où il est mort le 4 avril 1920, est un poète homosexuel français.

A la fin de 1873, alors âgé de 22 ans, il fait connaissance de la redoutable plante carnivore Dionaea muscipula Arthur Rimbaud (1854-1891) au café Tabourey et, quelques semaines plus tard, en mars de l'année suivante, ils partent ensembles s'installer en Angleterre au 178 Stamford Street à Londres.

Je rappelle que lorsque Rimbaud tombe dans l'escarcelle de Paul Verlaine (1844-1896) en 1871 le jeune ingénu n'a que 17 ans et on sait que le garçon n'avais déjà pas froid aux yeux. Verlaine âgé de 10 ans de plus était donc particulièrement expérimentés et lui enseigna ce que l'homme marié avait déjà pratiqué.

Germain à 3 ans de moins que Rimbaud et est sans conteste plus réservé au regard de son éducation religieuse, donc imaginez le cataclysme qu'a pu être leur rencontre ? Il était face à un poète qui connaissait les exigences des hommes, la sodomie (le péché silencieux), la fellation et un certain esprit de violence.

Nul n'est besoin de dire que ce départ soudain est celui de la fascination et de l'attirance que les deux hommes eurent l'un pour l'autre à ce moment où cette histoire commune a commencé. Alors, même si rien ne vient attester d'un quelconque rapprochement on connaît la vigueur que peuvent faire montrer deux hommes qui se réveillent dans le  même lit, à 20 ans. Dans les mâchoires organiques de fabuleuse toxique qu'était Arthur il est certain qu'il n'a pas gobé que les mouches de leur chambrée. Ils vécurent ensembles, dormirent ensembles et sur leur peau, les éventails du Chamaerops humilis caressants de leurs mains les ont fait devenir de subreptices irrémédiables, car c'est bien cela que suggèrent plusieurs de leurs biographes respectifs, les doutes qui persistaient tombent à présent comme pétales en automne. Si l'homosexualité de Rimbaud ne faisait aucun doute, celle de Germain Nouveau n'interroge pas davantage. Les voix de jadis, soucieuses de mœurs et de respectabilité, étaient prêtes à toutes les connivences pour que la photographie publique corresponde avec l'image immaculée de l'idéal poétique. Aujourd'hui, nos luttes LGBT étant passées par là, un célibataires qui court sur toute une vie questionne et quand on connait l’énergumène qu'était le robuste Arthur, ça nous éclaire comme un soleil illumine le lit de deux hommes endormis dans le petit matin londonien, et on sait ce que c'est quand un homme se réveille, alors imaginez lorsqu'il y en a deux, jeunes et follement amis ?

Germain Nouveau avait fais ses études au petit séminaire et pensait même faire de la prêtrise une vocation, c'est dire l'influence que la religion a eu sur lui et bien sur, le surgissement du vice commun [l’homosexualité] n'était pas fait pour l'apaiser. Et voilà que sur ce chemin tout tracé se dresse devant le vierge Marie l'encombrant désir/délire qui transforme tout en vierges de luxures dressées et courbes, le visage pourpre sous de préputials voiles de douleurs ; des Christs en croix venant raturer la raie des fesses châtain et christifiée d'un Rimbaud qui n'était pas non plus un parangon de vertu et qui là à Londres hurlait « branles, branles-moi-là, dans ta gueule te dis-je, et maintenant, absorbes l'astre vermeil » ; et vous avez sans doute toute la genèse et l’ampleur du naufrage _"Tout ce qui est fêlé fend, se brise à la brise"_ auquel Germain Nouveau fut confronté.

Il n'y a que pour le poète que la poésie n'est pas une littérature comme les autres mais un échouage dont il est à l'origine. La poésie n'est pas un art mais une faille de désespérance, une pieuvre de verre qui mange son cristal au fur et à mesure qu'on le cogne. Écrire c'est aussi saigner, c'est une fabuleuse éventration proche de celle de la sexualité lorsque l'on connait la puissance de cet empire presque immobile qui sape vos fondements. Certains vivent sans se retourner mais en poésie cela ne vous est pas permis. Vous n'écrivez pas vous écopez pour ne pas sombrer. Rajoutez la précarité, l'instabilité mentale, le sentiment de trahison peut-être et dieu partout où vous pleurez vous aurez d'ADN d'un chagrin qui précipitera Germain Nouveau sur les routes dévoré par la folie.

 

Page créée le dimanche 20 Mars 2022
Par A. CA.-M. le rose

 

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