Blockchain et cryptomonnaie ont les grands écarts de la Goulue
Pour moi la cryptomonnaie c'est l'internet de la finance, c'est un flux d'intrants et d'extrants qui vont bien au-delà des bourses traditionnelles.
La blockchain, la fluidité des mouvements économiques, leur ampleur, tout nous pousse vers un tout nouveau monde fait d'interstices et de frayeur. La corruption et la mort y sont, mais l’utopie et la jeunesse aussi, personnellement, j'y entre et regarde chaque coin comme une plante extraterrestre, une forêt de toxiques, de fruits trop sucrés pour être durablement comestibles mais je reste incapable d'en ressortir. Des scorpions me piquent les chevilles, des lianes m'enferment mais tout me soigne et interagit avec moi.
La cryptomonnaie c'est un Magritte, le surréalisme du capitalisme, de la physique quantique où l'on peut être et n'être pas alors qu'on s'y trouve.
J'y perds tout mon argent, et me retrouve avec trois fois plus de sous partis du peu qu'il me restait.
Ce ne sont plus des monnaies, ce sont des bambous, des fleurs carnivores qui belle aujourd'hui, ont complètement disparues demain au point que c'est à se demander si elles avaient bien existé quelque part. D'autres encore ne sont que des stolons, des palétuviers suivant le trait côtier des cours, des dinosaures surgissent de là semblables à des taureaux qui vous envoient dans des ciels pleins de lunes et d'altcoins ou des ours qui vous traînent en bas de collines faites d'argents, de désillusions et d'horreurs. Vous y êtes riches, puis soudainement pauvres, instantanément gueux et potentat entre dawamesk et boues probiotiques. Vous y croiserez Rimbaud, Dali, Lautréamont, des poètes homosexuels et même la Goulue sur des grands écarts condamnés par les banques.
Donc voilà, j'y suis, je branle, je suce, je trade et je vitupère de bonheur entre l’absinthe et la morphine des cours. Ce n'est même plus du capital, c'est du jeu, un Monopoly pour les grands, tu crées ta banque pour de faux, pour de vraie et tu achètes des immeubles pour de vrai, pour de faux, bref, rien n'y est sûr mais follement amusant.