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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
18 mai 2021

Genet : des manuscrits dans les gelèes d'octobre

 

De nouveau manuscrits de Jean Genet refont surface, oui mais pour quelle utilisation ? Éditions pondérées se limitants aux textes publiables ou anarchique comprenant tout ce que Genet écrit dans un fétichisme où désormais, tout ce qu'il a touché se transforme en or ? Pour ceux qui les commercialisent, of course.

 

En octobre 2019 apparaissait cette étrange nouvelle : trois mallettes appartenant à Jean Genet (1910-1986) ont été remises à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (IMEC), près de Caen par Roland Dumas.

Elles contenaient des manuscrits inédits de l'écrivain qu'il aurait remis à celui qui était, quelques jours plus tôt, membre du gouvernement de Laurent Fabius balayé par les législatives.

Le Journal Le Monde écrit qu'il "entend ce « petit bonhomme chauve au nez cassé » lui lancer : « Roland, voici tout mon travail en cours, faites-en ce que vous voudrez ! » A cette date, l'auteur des Bonnes (1947) et du Journal du voleur (1949) n'a rien publié depuis vingt-cinq ans. Il vient de jeter ses dernières forces dans l'écriture d'Un captif amoureux, son dernier livre, qui paraîtra après sa mort. L'écrivain, enfin, l'homme devrais-je dire puisque le premier est devenu immortel à défaut d'être éternel meurt en 1986 c'est-à-dire moins de quatre ans après la dépénalisation de l'homosexualité en 1982.

En ce début d'avril 1986, Jean Genet sait qu'il n'a plus que quelques jours à vivre. L'écrivain de 75 ans, malade d'un cancer auquel il succombera le 14 du même mois, se rend quai de Bourbon, à Paris, sur l'île Saint-Louis, au domicile de son avocat. Il s'engouffre dans un entresol tapissé d'œuvres d'art, où sculpta jadis Camille Claudel, et pose sur le bureau deux valises, l'une en cuir noir, l'autre en Skaï marron."

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Alors avant de faire ma salope et d'enduire tout le monde de la puanteur de mes aisselles séreuse et je peux vous garantir que sous mes bras ils vont y rester un moment tant je passe pour un perpétuel remonté, je ne peux que m'émerveiller devant le cliché de cette valise pleine de documents jamais photographiés et surtout, probablement jamais lus. Lorsque vous pensez à ce que cet homme a fait avec ses doigts et que c'est sur ces feuillets que restent les dernières traces de ses turpitudes entre poils de culs et empruntes digitales...

Les littéraires, fidèles à leurs saintes passions, ne verrons que l'œuvre sanctifiée par l'histoire qu'il faut ramener à son style, à l'impact social et à son statut de moteur dans les luttes LGBTQI+ mais l'homo-fréquencé lui ne saurait la dissocier complètement de ces excès et de ses amants. La passion née de l'interdit s'autorise plus qu'un espoir politique.

Verlaine, Rimbaud et Genet c'est la sainte trinité de la poésie gay française, de nos combats pour la reconnaissance des droits des GAYS, des TRANS, peut-être même européenne (je ne veux pas dire mondiale parce qu'après on va dire que nos souliers de français brillent plus que leur talent), c'est le Père, le Fils et le Saint esprit, la matrice qui nous réunie. Ce n'est pas que ces trois soient grands qui importe, c'est que ces trois soient de grands homosexuels d'abord disputés pour leurs moeurs, puis unanimement reconnus pour leurs talents dans le panthéon national à l'exception de quelques nuits intellectuelles qui le-leurs dénient encore aujourd'hui. Leur homosexualité est le cheval de Troie de notre dignité parce que ce n'est pas du pédé caché, ces trois là avaient les couilles branchés sur des rotules qui se revendiquaient rebelles.
Rappelons que Verlaine, le Père, malgré son mariage ne cessera jamais de pousser la poésie de Rimbaud même après leur rupture et il préfacera un des premiers, sinon le premier romans homosexuels en 1888 avec Sodome, d’Henri d’Argis.

En tant que poète homosexuel je suis ravis de cette manne, que la vérité du temps laisse échapper de son secret, des mots que l'oubli avait cru éternel au point de ne pas avoir existé et puis voilà le miracle commerciale se produit, la curie. On imagine déjà les maisons d'éditions dans les Starting-blocks, rien ne les arrêtent, pas même les lixiviats de cet Augias.

Jean Genet photographié par Brassaï en 1950 à l'Hôtel Rubens, Paris. Estate Brassaï Succession

Jean Genet (1910-1986) photographié ci-dessus par Brassaï en 1950 (dix ans avant que l'amendement Mirguet fasse de l'homosexualité un fléau social à côté de la tuberculose) à l'Hôtel Rubens, Paris. Estate Brassaï Succession.

Certes, c'est un trésor littéraire que ce ministre, ce talon Rouge de gauche mais particulièrement malsain (et pourtant je suis de gauche) avait gardé par-devers lui jusqu'à ce jour oui mais pour en faire quoi ? Le problème n'est pas tant qu'ils soient publiés mais :

  1. A quel degré ?
    Va-t-on juste éditer les manuscrits complet ou tout ce que l'écrivain-taulard aura laissé de lui comme ces fétichismes qui nous poussent à garder la dédicace d'un auteur comme un poils de son cul ? Coyez-vous que Madame de Sévigné ou même Gorges Sand avaient envie de voir leur correspondance publiées ? Non bien-sûr, mais sous couvert de culture le commercial devient le talon d'Achille de l'indiscrétion.

     

  2. Publier ok mais pour quels droits d'auteurs et au bénéfice de quelle maison d'édition ?
    Vous savez que je plaide pour que, lorsque les droits d'un auteur tombent dans le "domaine public", ils puissent revenir au "public" et donc à tout le monde mais pas sans que le "Domaine" n'en conserve une partie pour la culture. En un mot, un Victor Hugo ne pourrait pas être republié sans qu'un droit associé, basal ne soit réclamé à ces ME qui, non contentes de s'enrichissent sur le dos des vivants s'enrichissent aussi sur celui des morts.
    Ne manque-t-on pas de fond pour rénover notre patrimoines ? Les autrices et les auteurs peinent à se faire rémunérer correctement, pourquoi ne pas utiliser ces fonds pour améliorer leurs revenus ? En fait il s'agirait de mettre en place un statut d’intermittentde l'écriture.

     

  3. L'autre idée que cela m'inspire c'est que lorsque l'auteur est une institution, ses droits devraient être rendus publics et accessibles par autant de maisons qui le souhaitent (pourquoi pas un appel-d'offre littéraire ?) reversant leurs dîmes à la cause des écrivains. Parce que là, quand ces manuscrits, ces textes seront publiés, et ne doutons pas qu'ils feront le maximum pour en extraire du fric, la ruée sera totale.

Là les droits de Jean Genet ne sont pas encore tombés dans le domaine public (70 ans à compter du décès de l'auteur) et comme Roland Dumas a versé ce fond à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine c'est lui qui en bénéficiera est ça c'est une bonne nouvelle mais la question c'est combien ? Est-ce que cet organisme saura négocier correctement ses droits et ne risque-t-il pas d'y avoir collusion et in fin, minoration des montant auxquels ils auraient pu avoir droit. Ce serait scandaleux que l'exploitation de cette partie de l'œuvre générant de grandes attentes soient bradées 5% pour le détenteur, 95% pour l'éditeur.

J'écris bien-sûr ceci jusqu'à ce que l'on m'apporte d'éventuelles précisions, non pas tant sur l'honnêteté des ME, ça je crois que c'est mort mais sur les mécanismes de rémunérations. Je le dis encore une fois, on ne rémunère pas un petit auteur quelques pourcentage sous prétexte qu'il débute tout en s'emparant de ses droits et si ça ne se vend pas raison de plus pour lui en refiler 20% quitte à mettre une franchise vous permettant de rentrer dans vos frais de départ.

 

Ecrit par A. CA.-M. le rose (Alain Cabello-Mosnier)

▌samedi 10 octobre 2020 - Paris

(poète gay & masseur à Paris)

 

 

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