Synopsis : micro-roman. Derrière le quartier
Synopsis : micro-roman.
Derrière le quartier malfamé de son piano, les gratte-ciel délabrés de ses bouteilles alcools à moitiés vidées qu'un whisky éclairait de sa lumière jaune, s'élançaient.
Son cendrier ressemblait à l'urne funéraire de quelqu'un que l'on aurait jamais aimé. Visiblement, il travaillait, soit à sa perte, soit à celle des autres et vu le slip qu'il portait, sale, exagérément enfle, je pariais sur celle des autres.
_ Les bouteilles de ton bar ressemblent à des immeubles insalubres à l'intérieur desquels on dirait qu'il y avait quelqu'un, des familles entières, que s'est-il passé.
_ Mais, avant que je ne les descende, il y avait quelqu'un. Maintenant, au fond, il ne reste plus que les toxicos et moi, sur le trottoir de mon clavier.
Et en effet, une tasse à café montrait il suivait un traitement de substitution par méthadone, commerce équitable.
_ T'as pas une seringue jetable sur toi ? Me demanda-t-il en lorgnant en direction de mes génitoirs.
_ La seule chose qu'elle risque de jeter c'est la part de dignité qu'il te reste.
_ Attends, je vais prendre une douche !
_ Depuis quand la douche est un de tes impératifs ?
_ Et c'est moi que tu traites de délabré ?
_ Au moins, suis-je habillé comme un gentleman.
_ Arrêtes, j'ai le cul comme les égouts de New York.
_ Tu as toujours eu le cul comme les égouts de NY, mais je ne l'écoutais déjà plus, sa nuque m'était qu'un éclairage public et sa bouche voilait mon esprit de la vapeur du réseau de chaleur de la ville de NYC. Toute la lumière s'était brusquement exilée de ses aisselles de manière nette, elles semblaient plaquées à sa peau comme ces gros grillages noirs destinés à empêcher que l'on accède au métro ; quant à ses seins de paprika fumé, ils rendaient tout d'un coup l'existence plus consistante.