⏏ Qu'un courtisan d'Abyssinie

Voilà, je pense que c'est bon. Au départ je voulais que les deux premiers vers de chaque strophe commencent systématiquement par une insulte, par quelque chose de vulgaire que les deux suivants viendraient rattraper par leur seule élégance mais ce n'est pas assez flagrant, pas assez systématique.
La chute était pourrie, je l'ai retravaillée et j'ai rajouté une strophe de départ histoire de créer une amorce.

Tout est en vers féminins de douze syllabes.

Dès le matin, lorsque l'Éthiopie s'éveille,
la nuit s'endort, à l'ombre de la peau des hommes
C'est là que je t'ai vu, graine de pur arôme,
roulé comme un café dans sa toile de seille

Je t'ai donc acheté irrésistible esclave,
maintenant viens, danses pour moi et sois salace,
puis je te briserai comme on brise une glace,
jusqu'à rendre au volcan les chardons de ta lave

J'attends tes sombres et ultimes mécaniques,
alors fermes ta gueule et viens baiser là mienne,
J’allonge à tes pieds mes ombres athéniennes,
et le nu marmoréen de ma toge attique

Ouvres-moi cette fichue gorge de lamproie,
elle est bien trop grande pour une seule langue
Couvert par Phaéton, sous d'immenses varangues,
mes bras sont les branches d'un amandier qui ploie

Ça y pue dans ta chatte, mais quelle salope
Lèches moi les couilles, vénères mes agrumes
Je te couvrirai d'or, d'argent et de bitume,
regardes la taille de mes vases canopes

Enfin, tu n'es qu'un courtisan d'Abyssinie
que j'égorgerai après l'amour sans vergogne,
car malgré ta candide et radieuse trogne,
ton sang rouge coulera sur mes draps curie

Jamais aucun de mes amants ne doit survivre
et toi pas plus qu'un autre, tu n'es qu'une pute
ta vie se terminera dans un dernier rûte,
parmi les cadavres, les cousins et les livres

_

J'ai levé la main, n'est venue qu'une caresse
n'ayant pu m'y résoudre, ta peau m'est restée,
tel un nuage noir à l'aure parfumée
Renvoyée ma cruauté, envolée ad patres

Cédant à ton désir et à ses artifices
tu t'es mis en travers des amours convenues
en devenant maître de la bête cornue
moins que je le veuille, mais plus que je le puisse

Alain Cabello-Mosnier
dimanche 2 avril 2023
pour l'instant, au regard de mes standards je ne me donne pour ce poème qu'une note de 9 sur 20, et c'est déjà peut-être un peu trop.
Aphorisme de l'auteur : ▌▌Il était en position fœtale, comme un pavillon d'oreille, il écoutait la nuit.

Comments

[Queer-et-positif]

Et voilà, vers terminés le 04/04/23. Je ne mets ce commentaire que pour signifier la clôture de ce poème et n'ai pas cliqué sur "Répondre" pour que Bella ne soit pas dérangée en recevant un mail sur sa boîte.

[Bella de Vnirfou]

Ah! mais j'aime beaucoup l'idée. A retravailler absolument!