Il n'avait pas la main verte mais le cul noir, sa
Il n'avait pas la main verte mais le cul noir, sa fente formait une sorte d'Afrique improbable avec un trou au milieu, de la merde et des poils. C'est ça le sort des lunes terrestres, elles viennent de la terre et en produisent tous les jours.
J'aimais son monde et il aimait le mien, rien d'autre ne comptait sinon les jours et les nuits que nous passions ensemble collés à l'autre comme un sablier de nous qui s'écoulait dans celui qui se trouvait en-dessous. Lorsque nous nous séparions, les échanges de sable cessaient, c'était une apnée de désert, une attente interminable où nous attendions le moment de nous ré-aboucher.
En fait, ses aisselles aussi étaient des Afriques, l'autre entre les fesses et l’igname suspendu à ses hanches gravides. Pourtant, ce que j'aimais le plus c'était l'astronomie de nos baisers ou comment nos mentons roulaient comme des astres, disposaient d'une gravité lourde et suivaient les ellipses du désir.