Oh vous savez, nu il était tellement moche que je
Oh vous savez, nu il était tellement moche que je préférais fermer les yeux. D'ailleurs, il n'y avait que les siens qui étaient beaux. Tout le reste n'était que mousses arrangées autour de ce genre de chose qui ne se regarde pas ! Il n'y avait là que frayeurs, fuites ou désespoirs et lui mouillait comme un chagrin.
Lui je le trouvais plus souvent de la queue que je ne le cherchais du regard. Il ne vous baisait pas il vous hypnotisait et transpirait comme un fleuve. Je ne savais plus où mettre les mains pour ne pas être mouillé par ses rives, mordu par sa gueule de raton laveur.
Je ne sais plus bien, mais je crois que c'est quelque part par là que je perdais la raison. Ses aisselles se déroulaient comme une feuille d'eau nourrissant en suspend une guttation qui finissait invariablement par s'infiltrer dans ma bouche.
Il me trait de salope, de trou à merde, de bancal du cul, je n'entendais plus, j'étais balloté, ficelé par ses bras et ses seins tombaient comme un cachet de cire qui s'arrêtait pile dans l'ornière qu'il fallait éviter. De chaque côté de cette pièce anatomique tératologique mes mains tentaient de repousser poitrine et omoplate, alors que ma langue se résolvait la première à n'être plus qu'un fil de plus sous ses bras, emmêlé de lui.
A la fin j'étais translucide, prostré et infecté de morpions jusqu'à la prochaine fièvre qui ne tarderait pas à venir.
Par le poète queer ©Alain Cabello-Mosnier (poète gay & MASSEUR) ⚣
samedi 17 aout 2019, Paris