Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
27 novembre 2020

Apollinaire ; histoire d'hémistiche

Le 9 novembre 1918 Guillaume Apollinaire mourait à l'âge de 38 ans de la fièvre espagnole.

Bon, certes il n'était pas pédé mais "poète" ce qui est presque pareil et puis, il s'était teint les cheveux en vert et je ne sais pas vous mais moi ça me suffit pour lui laisser une petite place ici, parmi ceux aimés de nous. Il a au moins la chance d'être connu alors que les autres peinent à n'être même pas encore reconnus par celles et ceux qui sont du mauvais côté du désir. Toute à notre joie nouvelle de baiser en liberté c'est sans baisers que nous les laissons ce qui explique cette page.

J'aime beaucoup ce poème "Le Voyageur" de 1913 qu'il enregistre du reste, je vous mets le lien vers France Culture même si je ne sais pas combien de temps il restera valide mais vous le retrouverez facilement.

Lors que vous prenez le premier vers "Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant" c'est exactement ça qui est beau dans la poésie et qui fonctionne admirablement bien avec les grands poètes et poétesses de forme classique.

Vous la voyez cette césure d'alexandrin ? "Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant (12 pieds masculins)" ; « c'est un vers que l'on peut couper comme un ver » passant par la magie de l'hémistiche sans qu'il ne meurt jamais et muter d'un "décasyllabes" de 12 pieds à un hexasyllabes de 6 qui fonctionne toujours aussi bien lorsque l'on s'amuse à le couper en deux :

Ouvrez-moi cette porte (6 féminin)
où je frappe en pleurant (6 masculin).

Magnifique et ça ne sert à rien de dire que eux à l'époque savaient écrire, à chaque période ses Êtres de larmes, ses hyper sensibles que le talent vient confronter à la technique.

 

"La clandestinité est le propre des poètes." disait Jean Cocteau.
Et oui, nous nous cachons des "réalistes". Le poète fait de la contrebande avec ses rêves, les passant en strophes sous ses bras d’affamé.

Quelque part je trouve qu'il y a plus une urgence à écrire qu'une urgence à publier. Ce que nous avons à dire, personne ne le dira à notre place, alors que son commerce peut être laissé à ceux ou celles qui a défaut de pouvoir vendre leur âmes tentent de céder celle des autres, bref, la définition parfaite de l'éditeur, ce geôlier de la page sur laquelle ne s'ouvre plus aucun monde sinon celui de la photocopie.

Je ne sais pas, vendre est un automne.
On se sépare de nos feuilles.
Nous les laissons tomber pendant que d'autres les ramassent.
Quelle est la saison du poète ? Lorsqu'il publie ?

 

27/11/20

A. CA.-M.

Publicité
Publicité
Commentaires
POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
Publicité
POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
  • Blog de Poésies LGBT(PIQ+) ouvert aux poètes gays & poétesses connu-es, débutant-es ou anonymes, trans, putes, mais dans une dynamique homosexuelle. Donc si vous voulez partager un des-vôtres 01 42 59 79 36 poesies.queer@gmail.com Alain Cabello-Mosnier
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 62 741
Pages
Archives
Publicité