Mes carreaux & bouts de choses

  ▌Alors c'est sûr, il me compliquait les choses mais il simplifiait l'amour et c'est tout ce que je demandais.
  Que tous fussent pareils à cette perfection d'omoplates. Elles émergeaient comme les galets d'une plage et entre les deux, le ressac d'un littoral purement enivrant.

 ________

  ▌C'est comme si la cire blanche de ses yeux avait littéralement fondu en un chagrin de paraffine.
  La mèche noire de sa pupille c'était laissée prendre dans les eaux du désespoir et s'encirait dès qu'il pensait à lui.
  Son oreiller aurait presque été à deux doigts de se persuader que cet amour été pour lui, s'il ne l'avait pas entendu hurler le nom de quelqu'un d'autre.

 ________

  ▌Sur le bout de ta langue

  tanguent tous mes baisers

 ________

  ▌L'enfer c'est les autres mais le paradis vois-tu, c'est toi
  et même si je dois un jour tomber de l’Éden de ta peau,
  au moins l'aurais-je connue,
  au-moins l'aurais-je longtemps baisé.
  Comme un dieu adore ses anges,
  les anges adorent leur chute comme un advenu de récompense.
  Après tout, tu ne fais que tomber de leurs bras
  pareil à un fruit mûr pour la chute,
  pour rouler sur terre
  dans une prairie de désarroi
  et pourrir dans le chagrin.

________

▌Que le planétarium de tes yeux contemple le ciel me rendrait presque jaloux.
J'aimerais être un satellite de plus dans ton système. Que tu me fasses tourner du bout de tes doigts.
Qu'importe le froid absolu
si tu m'aimes absolument
et si ce n'est pas le cas,
alors désagrèges-moi,
ne me laisses pas survivre à ton absence,
m'enfoncer dans un néant sans toi.

________

▌L’hiver est le premier pétale de cerisier du printemps,
les gens le croient froid
mais il ne fait qu'être nu.
Je vous le dis,
quelle folie que de ne pas aimer l'hiver,
ses vallons de robes de mariées,
les arbres en smoking noir.

21/11/20
A. CA.-M.

________

Le ciel m'a plaqué au sol là,
face à son tableau d'acupuncture stellaire et puis voilà,
ton ombre est venue me barrer,
me prendre de biais
je ne voyais plus que le coton de tes poches surjetées à ton jeans
un regard souligné de coutures oranges
et puis bien-sûr,
le sarcome de Kaposi d'une braguette mal fermée

01/12/20
A. CA.-M.

________

Je suis la mort d'un autre.
Autre moment
autre part
part de soi

peur des autres

________

Tout nu mais pas pour toujours, j'aurais froid

pour ne pas en arriver là

nous pourrions en passer par là

quelques baisers, quelques ébats

et hop, personne ne saura

qu'entre elle et toi y avait moi

04/12/20
A. CA.-M.

________

Baffes, baves et sodomie.

récif tailladant des amours

qui se conjuguent d’alentours

ouaf-ouaf comme toujours

Je fais tout ce que tu me dis

04/12/20
A. CA.-M.

________

Je n'aime pas les gens et parfois ça se voit, c'est ce qui me donne ce côté mystérieux. Beaucoup croient que je leurs cache quelque chose, que je ne suis pas net, mais en réalité, ce n’est pas ce que je suis que je dissimule mais c'est ce qu'ils sont que je tente de m'épargner. Je sais, c'est cru comme un cul qui s'ouvre, aussi incisif que ça. Je dois bien reconnaître que es autres sont souvent le début de mon ennui mais heureusement pour moi, et surtout pour eux, la seule chose dont tout le monde se satisfait c'est qu'au fond, je ne suis utile à personne et ravis qu'il en soit ainsi.
On me traite parfois de cafard, je ne sais pas trop quoi en penser, je n'ai jamais fini sous une chaussure ce qui serait l'état le plus proche de ce à quoi je pourrais avoir envie de ressembler quand quelqu'un commence à me raconter sa vie alors que je n'ai pas terminé la mienne. Ce n'est pas tant que je me trouve plus intéressant, non, en fait je crois même que je suis pire qu'eux mais assez lucide pour le savoir, quand on ne sert à rien il faut avoir assez de présence d'esprit pour se faire oublier jusqu'à ce qu'on ai plus rien à faire pour que ce soit le cas. Certains sont des salops qui s'ignorent, moi je suis un con qui se maîtrise tellement qu'on me prend pour un indifférent.

A. C.-M.
11/12/20

________

Il avait les idées claires mais les yeux foncés

ses muscles se succédaient comme du boudin blanc

accrochés aux épaules d'un puissant charcutier

rempli de volailles par derrière et par devant

________

L'illusion n'est-elle pas aux rêves ce que la déception est aux regrets ?

J'ai torréfié mes inquiétudes
mille fous et fendus grains de cafés
Pour en faire de douces interludes
goutte à goutte pour la postérité

________

Dans la forêt roncière de son torse,
deux cerfs noirs
aisselles et ramures
me regardaient de majesté
fuyez pauvres fous

________

Je ne pensais pas être vaincu par tes ténèbres et par tous tes noirs consciencieux. Mais bon, je suppose que c'est un principe de vie teinté de mort que de dire à l'autre ce qu'il veut entendre, ne reste plus qu'à y croire le temps d'un infini courage.

________

Il portait une botte de paille dans le dos et deux autres sous ses bras puissants, déposait la première dans une charrette mais revenait avec l'impérieuse confliction des deux autres, d'immenses aisselles aux chaumes ventrus et incertains que baisaient ses amants. Même les yeux de ceux qui le désirait se laissaient enfermer dans cette cage de ronces et de défaisance. Leurs globes restaient sous ces feuillages comme des fruits aux iris bleus, bruns, verts.

________

Survolant, comme un oiseau, un lac plein de baigneurs, je ne voyais plus d'eux que lèvres rouges frétiller. C'est alors que je fonçais dans ce banc de poissons afin de me gorge remplir de leurs baisers.
Quelle panique.
mercredi 18 novembre 2020

________

Tu es trop roux pour qu'une seule de tes nuits puisse ne pas brûler,
sans écobuage de tes oreillers,
partout où tu es une partie de ton corps flambe
et lorsque tu me prends, je suis sorcier en tes inquisitions, empalé sur tes bûchés, hurlant mes incantations et toi, d'absurdes prophéties.

samedi 13 Mars 2021

 ________