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POÉSIES HOMOSEXUELLES : Gay, Lesbienne, Trans, Bi
12 juin 2022

Tu n'es pas le garçon d'un amour, juste celui d'une vie

Synopsis : il s'agit d'un prosivers ou prosovers, c'est-à-dire d'un texte qui se compose de vers mêlés. Je rappelle que c'est de la littérature et pas le schéma désespéré et désespérant de ma sexualité. L'amour est une valeur subjective qui se fonde sur des projections personnelles autoréalisatrices basées sur l'animation d'un idéal que l'autre certes, incarne mais sans jamais vraiment les connaître, il ne les endosse que par défaut.

 

Je ne peux pas imaginer ou même ne serait-ce qu'espérer vivre avec toi, il m'est impossible de partager ta vie

je ne te mérite pas,

il est impensable que je puisse être digne des étoiles qui te recouvre ou de la nova de ce sexe échevelé qui dort mythologiquement.

Épargnes-moi le sort qui serait le mien à passer une nuit à tes côtés,

je t'en supplie, prives-moi de ce désir, fais qu'il ne s'exhausse jamais car je ne pourrais qu'avoir la médiocrité de m'endormir sur tes flancs de lumière alors que je n'aspire qu'à te vénérer.

Toi et moi nus et allongés sous un firmament noir et sombre qui veillerait sur nous, ce ne serait plus un lit mais une église dont tu serais l'unique icône et moi le transi passager.

Il n'y a que dans, pour et par la poésie que je puisse espérer être pur avec toi et rester par les ténèbres de mes baisers, celui qui meurt à chaque instant éclairé par tes chairs livides

Mon amour pour toi est cette rivière qui continue de couler lorsque le promeneur s'en est éloigné, indifférent. Mon cours est fait de larmes, mes joues de lune, mes paupières de ciel et toi au loin qui m'ignore comme si nous étions éternels

Il n'y a que les yeux clôt que je parviens à l'absolu de ma prière, le pèlerin lui veut qu'elle s'exhausse, mais le moine, le moine ne souhaite que la nuit de son église lorsque ses pas le guide vers le cœur qu'il chéri, vers sa poutre de gloire, l'hôtel de ton torse.

Ce n’est pas la représentation de lui en orant ou celle de ta relique accrochée à un tref sur des murs millénaires qu'il recherche, non, non s'il tombe à genoux ce n'est que parce qu'il est incapable de tenir se debout devant ton insoutenable beauté et ce, où qu'elle soit

Je crains autant d'ouvrir que les yeux pour la regarder que de les refermer au risque que tu ne prennes ombrage pour t'avoir vu plus beau en rêve que dans notre vraie et pénible vie. Après tout, tu approches inexorablement du récif des cinquante ans sur lesquels je me suis déjà échoué, autant dire que nous ne sommes plus un berceau de naissance, et pourtant, te voir me donne envie de brûler comme la myrrhe, seulement voilà, dans la vie il y en a toujours un qui n'est pas à la hauteur de l'Amour de l'autre, et dans là-nôtre, c'est toi

A chaque fois que tu me baises dans les tempêtes de tes féroces incertitudes, moi je fais irrémédiablement l'amour avec toi, et me noie reconnaissant dans tes sueurs comme un naufrager sans bagage.

Je suis l'épave de tes abysses qui regarde sombrer le rouge désabusé de mes lèvres. Avec toi je ne veux pas nager, je veux juste que le bleu du ciel se remplisse d'eau.

La pointe de mes doigts sent sous son compas d'architecte un équateur creux naître au bas de tes reins séléniques, le Ténare d'un segment de cercle rouillé jusqu'au vice de ces senisses qui me grondent et se conjuguent pour se former en révolte au pied de ton précipice de chevecier.

 

   Mon amour est un gouffre dans un encensoir.

   Je t'aime plus que tout et n'y veux rien pouvoir

   ne veux ni de ta langue à l'absolu de rose

   ni le moindre répit où mon cœur se repose

 

   dans le vent des rouleaux aux meurtrières lames

   sur les fonds de ta peau pouvoir y rendre l'âme

 

Et puis mec, si tu ne veux pas de mon cœur, brises-le sous ta chaussure et jettes-en le rubis séché dans la mer, elle au moins a besoin d'amour. Elle n'est pas alimentée que par les pluies et les fleuves, elle l'est aussi par le chagrin de ceux qui s'y noient. Je ne comprends pas pourquoi la vie n'est pas plus simple pour le peu qu'elle dure ? J'ai l'impression que nous sommes de perpétuels chalutiers qui jettent leurs filets dans les profondeurs de l'inconscience pour en remonter la peur de l'amour, de la mort, les algues du doutes, les inquiétudes de la vieillesse. Nos espérances ne sont jamais que des lagons parfaits, loin de nos failles, de nos altérations.

Comme dit le diable, rien n'est perdu à part l'espoir. Penser à toi c'est juste griffonner quelque chose sur un papier, comme il n'y avait pas de soleil, j'en ai dessiné un. En fait, en moi, il y a trop de grottes sous-marines pour que je veuille les explorer à deux.

 

dimanche 12 juin 2022 par Alain Cabello-Mosnier
(poète gay & masseur à Paris) ⚣

 

 

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